Legio Serica

Legio Serica

 3 tomes à paraître chez Grand Angle
Scénario : Besse & Pelaez - Dessins & Couleurs : Besse

Le sujet
Au travers de contrées sauvages, à la croisée des civilisations antiques d’Asie centrale, affrontant les ancêtres de tribus Turques et mongoles, des légionnaires Romains se sont frayé un passage jusqu'à l’Empire du milieu...

Sur leurs traces, nous suivons un Romain, Aulus Censorinus, qui, au delà des limites dessinées sur les cartes de l'époque, va parcourir toute l’Asie et pénétrer des cultures anciennes inconnues des Romains.

À paraître chez Grand Angle en co-écriture avec le talentueux Philippe Pelaez, cette histoire vous emmènera à Rome, aux confins de son empire, et jusqu'aux limites du monde connu... Une grande épopée à vivre avec nous très prochainement !

Le voyage vers l'inconnu... 

Quelles sensations un Romain pouvait-il éprouver à se retrouver perdu dans les steppes d'Asie, bien au-delà des limites du monde connu à son époque ? 

Carte inspirée de l'Ecoumène d'Eratosthène.
C'est la représentation du Monde connu par les Romains vers 40 avant J.C.
Les connaissances s'arrêtaient aux environs de l'Ouzbékistan actuel. 
Des noms de peuples inconnus aux coutumes étranges parvenaient aux oreilles des géographes de l'époque, mais on ne savait où les situer. 
On croyait que la Mer Caspienne rejoignait un grand océan dans le nord.
De vagues rumeurs parlaient des Sères, le peuple qui fabriquait la soie et qui vivait dans l'extrême Est. Mais qui et où était-il ?  

Génese du projet

Confronter un Romain aux civilisations d'Asie centrale et d'Extrême Orient me faisait rêver depuis longtemps. Le paradoxe de ces rencontres historiques est fascinant. Ces dernières années, ces antiques civilisations d'Asie centrale ont fait l'objet d'étonnantes découvertes, révélant la richesse culturelle des échanges entre Occident et Orient au travers de mondes inattendus éparpillés tout au long des oasis. Ce sont des civilisations entières que l'archéologie nous révèle, et qui prouvent que la "civilisation" était un phénomène bien plus étendu et plus ancien qu'on ne l'imaginait.



Le récit de Legio Serica est le résultat d'une très longue maturation car les premières lignes de ce projet ont été écrites en ...2003. Chercher le bon angle d'approche pour traiter ce sujet aura donné naissance à de multiples versions et remaniements du récit dans son ensemble. Mais tout autant que d'écrire l'histoire, les recherches de documentation et les lectures sur le contexte historique extrêmement complexe de l'Asie centrale antique, ont été très longues. La Route de la Soie et les Empires des steppes étaient des domaines que j'avais commencé à étudier lors de mon Master à la School of Oriental and African studies de Londres, et que j'avais continué à creuser durant mes années en tant que chargé de mission au Musée Guimet à Paris. Mais ce qui m'intéressait pour ce récit était de montrer les modes de vie, et la croisée des cultures.
Proche de sa forme finale, l'histoire séquencée en trois tomes a finalement trouvé son chemin vers le bureau d'Hervé Richez, des éditions Grand Angle.

Aux frontières de l'Empire, l'ancien royaume d'Urartu, l'Arménie antique.

Depuis longtemps déjà je souhaitais travailler avec un co-scénariste afin d'établir un échange constructif pour enrichir au maximum le récit, y apporter un regard neuf, dynamiser les aventures, écrire de bons dialogues, raffermir les enjeux, et même si possible en trouver de nouveaux. Grâce à Grand Angle, Philippe Pelaez a rejoint le projet et a rempli ce rôle à merveille. Ensemble nous avons pu bâtir le scénario final.
Nos échanges ont finalement porté un récit de 62 pages à ... 100 pour le premier tome. Nous discutons de la version storyboardée, la modifions au besoin et nous nous gardons la possibilité d'effectuer des modifications jusqu'à la dernière minute, parfois même intercalant de nouvelles scènes là où c'est nécessaire.
Le but est d'offrir au lecteur un voyage dans le temps et l'espace doté des caractéristiques des époques et des lieux visités par les personnages. Nous recherchons l'authenticité, et voulons éviter que ce soit un récit transposable en d'autres lieux et d'autres temps. Nous ne sommes pas à Hollywood. Nous voulons que nos personnages pensent comme des Romains d'il y a 2000 ans, et que les Parthes pensent comme des Parthes, en tâchant d'éviter d'avoir recours à la morale actuelle.

Les mondes communiquaient durant l'Antiquité
Ces liens étaient beaucoup plus fréquents qu'on ne le croit, aveuglés qu'on est par Marco Polo. La vénération marcopolesque ferait presque croire qu'avant lui, on ne connaissait rien de l'Extrême-Orient... tel un Christophe Colomb de la Chine il passe pour son découvreur. Et pourtant des voyageurs antiques, plus de mille ans avant le Vénitien y étaient allés, et en avaient rapporté quelques témoignages. Malheureusement il ne s'agissait que de marchands qui n'avaient que peu d'intérêt pour les cultures qu'ils rencontraient et leurs écrits ne mentionnent que des repères géographiques destinés à orienter les caravanes de commerce.

Who's who ?
Le héros de l'histoire est AULUS MARCIUS CENSORINUS, un jeune Romain de la haute aristocratie. Son enfance et sa jeunesse ont été marquées par la honte car son père, mort en Syrie 17 ans plus tôt, lors de la bataille de CARRHES est un des responsables de cette défaite, l'une des plus humiliantes pour Rome. 10.000 légionnaires furent faits prisonniers par leurs ennemis les PARTHES.
Désireux de faire honneur à sa lignée, car en dépit de ce déshonneur familial il est de rang sénatorial, AULUS se destine à une brillante carrière politique à Rome, mais un jour tout basculera.
Ici, il rencontre le général Marc Antoine pour lequel j'ai effectué un étrange casting. Bien malin qui l'identifiera.

Rome 36 avant J.C.
À l'époque de ce récit, Rome était déjà une ville ancienne : 700 ans d'Histoire avaient accumulé expériences et habitudes, ruines et nouveaux édifices. Pour cette vue, je me suis inspiré d'illustrations de reconstitutions mais aussi de dessins représentant la ville ancienne de Grenade.

 Le Forum magnum
D'après un mix de reconstitutions diverses. C'est là qu'avaient lieu les fameux triomphes. Il était interdit aux soldats d'entrer en armes dans la ville. Ils défilaient donc en tunique. Le chef de file était encadré par des licteurs avec leurs faisceaux. Plus on avait de licteurs avec soi, plus c'était la classe !

La fameuse bataille de Carrhae... 
Enfin la vision que j'ai pu m'en faire d'après les divers écrits : 40.000 soldats Romains et quelques Gaulois encerclés par des milliers de Parthes qui leur tournaient autour en les arrosant de flèches non stop. La raclée du siècle pour Rome qui commençait à dicter sa loi un peu partout. En même temps, j'aurais bien voulu vous y voir : Le terrain était lourd, il faisait soif, et pas de pizza pour le repos du soldat ! Au mois d'août au Moyen Orient, 45° à l'ombre (il n'y avait pas d'ombre). Tout le monde est recouvert de ferraille brûlante, de la poussière, des flèches qui tombent sans arrêt... il y avait de quoi donner sa démission. La perspective n'était pas si mauvaise, on s'en tirait avec une petite décapitation tranquille. On remarquera, le gabarit du cheval : petit, massif, grosse tête, pas trop Brad Pitt le canasson, mais très résistant. Les chevaux plus grands n'existent à cette époque qu'en Asie centrale, et encore, ils sont loin d'atteindre la taille de nos chevaux actuels. En gros, dans l'Antiquité, on faisait la guerre sur des poneys améliorés.


Pour cette scène, j'ai certainement passé plus de temps à chercher de la doc qu'à la dessiner. Les Parthes étaient revêtus de ce qui, plus tard, deviendra la norme dans tout le monde occidental : l'armure complète. Ce sont les cataphractaires. Beaucoup de peuples des steppes (les Parthes sont les descendants de nomades d'Asie centrale) utilisaient ce style d'armure, y compris pour les chevaux. Ces peuples au mode de vie rudimentaire, étaient, pour la guerre, à la pointe de l'armement et inspirèrent le reste du Monde. Nos braves chevaliers du Moyen-Âge viennent de là. Comme quoi, tout communique, et depuis fort longtemps. 
Une lance de 4 mètres de long, des chevaux et des cavaliers bardés de fer. Le char Patton de l'époque.

  On peut toucher le capot de sa voiture au mois d'août en France pour avoir un aperçu de ce que pouvaient endurer ces soldats recouverts de ferraille en plein  été dans un désert de Syrie. 



Déjà, il y a 2000 ans, une armée occidentale pénétrait en Orient en descendant les montagnes arméniennes. Enième tentative au fil des millénaires, l'Histoire se répète sans arrêt. 
On note le bardas du légionnaire : Outre les armes on a les effets personnels de rechange et des affaires de toilette,  on trouve les ustensiles de cuisine, trois à quinze jours de vivre, un manteau, deux pieux pour la palissade du camp, quelques outils, environ quarante kilos. L'étape quotidienne pouvait atteindre les 30 km.
Il faut aussi souligner que l'armée romaine employait les chiens dans les combats. 

Bataille dans les montagnes du nord de l'Afghanistan actuel.

Tempête de sable et attaque surprise.





Karin, capitale du Royaume d'Arménie.

Image de la défaite. Rien n'était abandonné. Les matériaux avaient une valeur inestimable et étaient généralement récupérés.





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